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Centre de Recherche et Formation Universitaire (CRFU)

Thèses de doctorat PhD

En partenariat avec le groupe de recherche de la Pre Marie Schneider de l’Institut de Sciences Pharmaceutiques de Suisse Occidentale (ISPSO), pharma24 accompagne deux thèses de doctorat qui ont débuté en 2020. Les deux travaux décrits ci-dessous illustrent les avancements 2023 : 

Le raisonnement clinique des pharmaciens au sujet de l’ordonnance de sortie d’hôpital

Les pharmaciens d’officine sont les premiers professionnels de santé rencontrés par les patients après leur sortie d’hôpital et peuvent jouer un rôle clé dans la réconciliation médicamenteuse et dans le suivi des patients pendant cette période de transition, mais leurs pratiques sont peu standardisées et leur raisonnement clinique peu étudié.
Dans le cadre de la thèse de doctorat de Léa Solh Dost et le travail de master d’Aveen Hassan, des cas pratiques simulés entre patient simulé et pharmacien ont été réalisés puis suivis d’un debriefing avec 14 pharmaciens du canton de Genève pour comprendre comment les pharmaciens d’officine traitent une ordonnance de sortie et comment ils utilisent leur raisonnement clinique pour délivrer des médicaments et assurer un suivi des patients. Deux patient.es partenaires de la plate-forme 3P des HUG ont été formé.es à jouer les patient.es simulé.es. Pharma24 a soutenu la préparation et la réalisation de l’étude. Les résultats en cours d’analyse montrent la motivation des pharmaciens à exploiter leurs ressources pour un raisonnement clinique efficace et pour assurer la sécurité des patients lors de la transition des soins :
« Plus il y a d’informations et plus on risque de perdre la personne, donc c’est vrai que s’entrainer [avec des simulations], à écouter les informations et à synthétiser […], ça m’a fait réfléchir à mieux structurer [l’entretien]. », pharmacien participant

Perception d’informations contradictoires par les patients au sujet de leurs médicaments

En 2023, dans le cadre de la thèse de PhD de Beatriz Santos, nous avons publié une étude qualitative au sujet des informations conflictuelles perçues par les patients sur leurs médicaments chroniques.
Les patients souffrant de maladies de longue durée consultent parfois plusieurs professionnels de la santé et sont ainsi exposés à des informations sur les médicaments provenant de différentes sources, ce qui augmente le risque de percevoir des informations contradictoires sur les médicaments. Les objectifs de cette étude étaient de (1) caractériser les informations contradictoires perçues par les patients sur leurs médicaments, (2) mieux comprendre l’impact de ces informations sur l’autogestion des médicaments par les patients et sur leur navigation dans le système de santé, et (3) explorer les moyens de prévenir les informations contradictoires.
Cette étude qualitative a été réalisée au moyen d’entretiens qualitatifs semi-structurés pour compléter les résultats obtenus lors d’une étude quantitative sur la même thématique. Vingt-deux patients ont été recrutés dans différentes pharmacies et centres médicaux à Genève entre avril 2019 et février 2020 ; ils devaient avoir rencontré au moins une information conflictuelle entre deux professionnels de santé au sujet d’un médicament. Les informations contradictoires perçues résultaient souvent d’un manque d’information et d’une mauvaise communication, ce qui entraînait de la confusion, des doutes et une non-adhésion aux médicaments.
« Oui, parfois j’entends une version, puis une autre, puis une autre, et je suis totalement perdue, je me demande ce que je fais. Qui je suis [suivre] ? Et en fin de compte, parfois je ne les prends pas [les médicaments] » (EQ3)
« J’ai appris avec le temps que, en tant que patient, je dois aussi savoir comment poser des questions, comment travailler avec le médecin » (EQ17)
Les patients attendent davantage d’informations et de communication interprofessionnelle sur leurs médicaments. En raison des informations contradictoires perçues, la plupart des participants apprennent à jouer un rôle actif et à devenir des partenaires des professionnels de santé dans leur prise en charge.
La nécessité de renforcer et d’améliorer la communication et la collaboration interprofessionnelle entre les différents professionnels de santé et avec le patient est essentielle pour améliorer la qualité et la cohérence des informations sur les médicaments et, par conséquent, pour garantir une meilleure adhésion et un meilleur parcours de soins.